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Golfers & CO - FEBRUARY 2008

La Zagaleta, Chapitre II

A benahavis sur la costa del sol, on connaît déjà ce qui est sans doute l’un des clubs les plus privés d’espagne. son second parcours vient d’ouvrir. pour le jouer, il faut toujours montrer patte blanche.

Sur la route qui monte vers le sublime village de Ronda, l’entrée du domaine de La Zagaleta est toujours là, bien gardée au creux d’un virage à une quinzaine de minutes de Marbella. Ici, il n'y pas grand chose de changé au fil des ans. Sauf que les grandes demeures se sont multipliées sans s'entasser pour disposer d'une longue vue vers Gibraltar ou la côte africaine. Après tout, mille hectares, ça ne se remplit pas comme une hlm, d'autant que la politiquemaison n'a pas pour but, bien au contraire, de commercialiser chaque bout de terrain. Les parcelles faisant au moins 3'500 m2, il y a déjà de quoi mettre un peu d'air entre chaque bâtiment érigé et occupé par le who's who d'Europe et d'ailleurs en terme de fortunes personnelles. Les maisons sont vastes et peuvent être superbes. Certaines sont livrées clés en mains dès deux millions d'euros. On est donc ici comme dans un club très fermé dont les membres affichent des moyens largement au-dessus de lot. Les prestations proposées sont à la mesure de l'ensemble. Banque, compagnie d'assurance, entretien, pressing, jardinage, babysitting, catering, chauffeurs, secrétariat, tout est sur place pour simplifier la vie des propriétaires qui, pour la plupart, ne sont jamais que de passage.

Ah si, il y a quand même un changement. Le "Club de Campo" connaît un nouveau directeur depuis quelques mois. Jacobo Cestino (hcp 0) n'a pas encore trouvé toutes ses marques qu'il ne parle, ne pense, ne vit que pour le golf de La Zagaleta, héritant au passage de l'ouverture d'un second parcours. Après le par 72 de Bradford Benz et ses 6'030 mètres où il faut déjà être un élève assidu pour dompter de nombreux pièges, voici celui de Gaunt & Marnoch au nord-ouest du premier, au coeur d'un paysage grandiose et chahuté, à cinq minutes de route (interne au domaine) du club-house originel. Le nouveau, moins volumineux que le premier jadis vaste résidence secondaire d’une célèbre personnalité moyen-orientale, marque bien la différence proposée par Los Barrancos de La Zagaleta, une autre oasis sur 5'402 mètres pour un par 70 ouvert au jeu il y a peu. Oasis signifie que ce parcours, comme son voisin, étant très réservé, une partie de golf n'y est jamais détruite par la foule et les attentes épouvantables souvent subies sur la plupart des tees andalous.

Ici, on a révolutionné ici la physique des lieux pour permettre l'implantation correcte d'un parcours de golf. Los Barrancos signifie "les ravins"... Rien n'a donc été simple pour qu'il soit agréable à jouer tout en s'insérant sans accroc dans la nature. 2'000'000 m3 de terrain ont été bougés. Passant au-dessous du practice, une route en tunnel a été créée pour permettre l’accès au nouveau club-house. Des dépressions de plus de trente mètres de profondeur ont été bouchées. De nombreux enrochements de six mètres de hauteur, ancrées sur quatre mètres de profondeur, ont été posés. Il fallait cela pour développer de superbes trous flirtant avec quelques précipices, des fairways accueillants et faciles d’entretien, des bunkers adroitement placés, des greens ondulés, mais justes.

Vu depuis la carte de scores, le parcours n'a pas l’air féroce. Par 4 de 251 ou 274 mètres, le plus long par 5 à 466 mètres, pas de quoi s'énerver. Pourtant, il faut savoir manoeuvrer sur des fairways plutôt étroits, cernés ici ou là et sur les deux côtés par ces bientôt fameux "barrancos". Donc le parcours se joue d'une façon agressive quand on en a la capacité, sûrement d'une façon bien plus sobre par les hauts handicaps. Dans les deux cas, le plaisir est partagé sur ce vrai "target golf", mais seulement quand on est membre ou invité de La Zagaleta. Comment dit-on dommage en espagnol?

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